La pêche lagonaire

21 avril 2009

Usages

La pêche lagonaire en Polynésie :

La Polynésie française s’étend sur plus de 5 millions de km² avec très peu de terres émergées (environ 4 000 km²). La surface lagonaire totalise 12 000 km². C’est donc tout, naturellement, vers l’environnement marin, que les Tahitiens se sont orientés.

La société traditionnelle Polynésienne était structurée autour des populations de « TAHATAI » et « UTA« , c’est-à-dire des pêcheurs du bord de mer et des populations de l’intérieur des terres. Les zones de pêche, du lagon, dépendaient de familles propriétaires. Les habitants des vallées, en échange du fruit de leurs récoltes ou des produits d’élevage, devaient demander l’autorisation de pêcher.

La pêche lagonaire fait partie intégrante de la culture Polynésienne. Elle reste, encore, la base de la nourriture ; le lagon est un incontestable garde-manger.

Les techniques traditionnelles de la pêche lagonaire sont nombreuses et ne nécessite que peu de moyens. La multitude de diversité des espèces lagonaires explique l’existence de toutes ces techniques. Certaines ont disparu en même temps que la ressource ou sont sur le déclin parl’appauvrissement des zones de pêche : le bénitier « PĀHUA », les squilles (crustacés) « VARO», les palourdes « ′AHI »…

Les principaux types de techniques de pêche lagonaires, en Polynésie, sont les suivantes : 

La pêche dite « à pied » :

  • La pêche des langoustes « ‘ŌURA MITI » de nuit au lamparo (lampe tempête) « RAMA »,

  • La pêche des poissons au harpon ou au couteau sur le récif,

  • Le ramassage des coquillages sur le récif, des turbos (mollusque gastéropode) « MĀ’OA » par exemple,

  • La capture des petits crabes cuirassés « PŌPOTI» sur la plage ou « TOETOE » sur les rochers,

  • La récolte des poissons-perroquet « UHU MAMA » attrapés en crachant, dans l’eau, du fruit de l’arbre à pain qui a été préalablement mâché,

  • La collecte des oursins à gros piquants peu pointus « FETU’E » sur le récif…

 C'est lourd un baliste géant !

La pêche à la ligne :

Cette technique permet d’attraper un grand nombre d’espèce de poisson, par exemple, des carangues « PĀ’AIHERE », des loches « TARAO », des lutjanus « TĀEA » ou « TA’APE », des perches « TO’AU », des mérous « ROI », des dorades «  », poissons-soldat « ‘ĀPA’I »…

  • Ligne à main à un ou plusieurs hameçons, en ligne de fond sur une embarcation ou un quai,

  • A la palangrotte,

  • A la traîne,

  • Avec des leurres artificiels,

  • Avec des appâts naturels ou vivants,

  • Au lamparo « RAMA »,

  • Au lancer « TAUTAI TĀORAORA » ou «TAUTAI ‘ĀHIRO »,

  • A la canne «TAUTAI ‘Ā’IRA » … 

 Petit moment de détente à Maharepa

La pêche sous-marine :

  • A mains nues pour le ramassage d’holothuries ou biches de mer « RORI » ou divers coquillages,

  • Avec un crochet pour pêcher des oursins communs « VANA », des langoustes « ‘ŌURA MITI » et « ‘ŌURA »,

  • Avec un tournevis pour pêcher des bénitiers « PĀHUA »,

  • Avec un fusil sous-marin (de jour ou de nuit avec une torche)…

Pêche au harpon

La pêche au filet :

  • Avec un filet à petites mailles « ‘ŪPE’A MATATINI » pour capturer les alvins. Le filet maillant « PĀRAVA», où les poissons se coincent dans les mailles, tel que,  les perroquets « PA’ATI/PAHORO », chirurgiens « MAITO », rougets « ‘Ī’IHI », carangues « PĀ’AIHERE »,

  • Avec un filet entonnoir conduisant à une nasse « HA’APUA» piège les mêmes espèces de poissons,

  • Avec un filet encerclant « FA’A'ATI» à petites mailles qui permet de pêcher, par exemple, les poissons genrechinchar « ATURE », les surmulets « ‘ŌUMA » et les alevins de la famille des gobiidae « ĪNA’A» à Moorea,

  • Avec l’épervier « ‘ŪPE’A TIRI» on capture les jeunes surmulets « ‘ŌUMA », mulets « AUA HORI » ou carangues « PĀ’AIHERE » qui nagent le long des plages… 

La pêche aux palmes de cocotiers : « RAU NĪ’AU » Le filet est réalisé à partir de palmes de cocotier tressés. 

La pêche au parc ou piège : (‘ĀUA I’A) 

Cette technique est plus largement répandue aux Tuamotu et aux Iles Sous-Le-Vent. Elle permet la capture, presque, toutes les espèces de poissons. Ces grands enclos sont installés le plus souvent sur les côtés des passes ou dans les chenaux inter-motu. Ils sont traditionnellement construits à partir de matériaux naturels comme les pierres ou les coraux (A Huahine, au lac Fauna nui près de Maeva, il existe un bel exemple). Aujourd’hui les parcs à poissons sont construits en grillage galvanisé tendu sur des piquets d’acier.

Parc ou piège à poissons de Huahine

Maeva à Maeva sur l'île de Huahine

La pêche au casier : (ou à la nasse « FA’A »)

Cette méthode cible les poissons comme les chirurgiens « PARA’I », les perches « TO’AU » ou des crabes verts « PA’APA’A ». 

La pêche à l’épuisette :  

Cette le moyen pour capturer l’exocet ou poisson volant « MĀRARA », les chirurgiens « PARA’I », les alvins « ĪNA’A». 

 

La pêche aux cailloux : 

Cette technique ancestrale de pêche (TAUTAI TĀORA) est devenue un spectacle folklorique organisé par les associations de pêcheurs à l’occasion de certaines manifestations. Sous la supervision d’un chef, les pirogues forment un immense demi-cercle. Le son des conques marines « PŪ» (gros coquillages) annoncent le début de la pêche et les piroguiers commencent à frapper l’eau en rythme avec une pierre reliée à une corde, se rapprochant petit à petit du rivage. Les cris des participants ponctuent les coups de pierres. Les poissons effrayés se dirigent vers le rivage où d’autres pêcheurs les attendent munis de filet de palmes de cocotiers et de feuilles de pandanus. Les poissons sont alors choisis puis harponnés. 

Pêche aux cailloux

(Māuruuru à Maeva, Steve et Robert pour leur participation) 

, ,

Inscrivez vous

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

2 Réponses à “La pêche lagonaire”

  1. Mortier Dit :

    Bonjour ,votre site est super, je serai à morea quelques jours au mois de mai avec mon beau frère, recherchons personnes sympas pour nous enmener a la peche,petite précision nous avons pas de gros moyens , par avance merci,bonne fin de journée, cordialement jacques

  2. moorealabelle Dit :

    Bonjour Jacques,
    Merci pour vos compliments. Pour la question, il me semble préférable de se renseigner sur place.
    Tournez-vous vers les locaux qui vous hébergent. Maeva (Bienvenue)

Laisser un commentaire

christophelecar2 |
christineenafrique |
Vacances en Franche Comté |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | VOYAGE DECOUVERTE AU MAROC
| 8th Avenue
| 56-Morbihan-Bretagne-Sud